Notre Dame de la Mer Rouge
Aimery Sénebault fit la croisade d’Egypte, il y fut fait prisonnier de guerre en 1250, avec le roi et toute l’armée. Peut–être fut–il emmené en captivité sur les bords de la Mer Rouge ; toujours est–il que, de retour en France, il fit bâtir, dans un îlot, au milieu du plus grand étang de la Brenne (200 hectares), une petite chapelle où la Vierge est honorée sous le titre de Notre–dame–de la–Mer–Rouge. On raconte qu’étant à la chasse, le seigneur du Bouchet perdit son épervier favori. Il cherchait depuis longtemps cet oiseau qu’il avait si péniblement dressé, quand il s’avisa de traverser l’eau et de se rendre dans l’îlot de son étang. Il s’approcha d’un grand chêne et fouilla partout du regard sous les rameaux épais. Affolées, les garnisons protestantes du Poitou, celles de Châtellerault en particulier, regagnèrent par le Berry leurs places de sûreté, Sancerre et La Charité. Chemin faisant, elles pillèrent la chapelle de la Mer Rouge qui se trouvait sur leur passge et revinrent à Déols où les Huguenots brûlèrent en place publique la statue qu’Aimery Sénebault avait trouvé au creux du chêne. |
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La levrette Un braconnier du village des Baudins, commune de Lacs, était un soir, à l’affûts aux abords d’un petit bois voisin de son hameau, lorsqu’une bête blanche sort du taillis, s’arrête et se prend à le considérer. Le paysan ne met un instant en doute que ce ne soit La Levrette ; aussi détale–t–il à grand’erre. sa frayeur est telle que l’idée ne lui vient même pas de faire usage de son fusil et qu’il n’ose jeter un coup d’oeil en courant par–dessus son épaule, pour voir s’il est poursuivi. Enfin, il arrive, haletant, à l’entrée du village, pousse la porte–coupée de la première maison qu’il rencontre, entre, ferme seulement le vantail du bas et, se jugeant en sûreté, regarde résolument derrière lui. |