La vierge de Déols

Léocade, sénateur romain, étant proconsul des provinces romaines ; la Lugdunaise et l’Aquitaine, l’oratoire du palais de Déols (près de Châteauroux ) devint l’église de Sainte–Marie–La–Petite. Le culte de Marie prit à Déols un notable accroissement dans le cours du Xe siècle, lorsque Ebbes–Le–Noble fonda la célèbre abbaye de Bénédictins qui devint avec le temps le premier et le plus beau monastère du Berry. Un fait historique qui relève encore plus haut le sanctuaire déjà si cher à l’ardente piété des fidèles du Moyen–Age, c’est le miracle du 29 mai 1187. Anglais et Français étaient en guerre. Henri II d’Angleterre, ayant appris que Philippe–Auguste voulait s’emparer de la place forte de Châteauroux, était accouru de Chinon à Déols avec ses deux fils, Richard et Jean–sans–Terre. Le monarque anglais avait alors à sa solde des routiers, hobereaux et brabançons, gebs de sac et de corde, ramassis de bandits, qui se signalaient par toutes sortes de brigandages. Un d’entre eux jouaitaux dés sur une place située en face du portail de l’église abbatiale de Déols. Or, dans le tympan de ce portail, au–dessus de la colonne en pierre qui se trouvait entre les deux vantaux de la porte, était placée une statue de laVierge, assise dans une chaière (chaise) et présentant à l’adoration des fidèles le petit Jésus emmailloté. Ces statues ont été décapitées en 1793. Le bandit, qui jouait aux dés, perdit l’argent qu’il avait acquis par ses rapines et ses vols. Furieux, il blasphéma, puis dans sa rage, saisit un caillou et le lança contre la statue du tympan. Le caillou atteignit le bras de l’Enfant Jésus et le brisa. Mais, Ô prodige ! Ô merveille ! Le sang ruisselle en abondance de la blessure comme d’un corps mutilé et vivant !… Les religieux avertis viennent en procession recueillir ce sang avec un grand respect. Quant au profanateur, un mouvement frénétique le saisit et il expira sur place. Ce premier miracle en eut un autre pour corollaire. La statue, rompant le crampon de fer qui la tenait attachée à la muraille, se remua sur sa base. Une tradition consignée dans l’Atlas Mariano, du savant allemand Gumpfemberg, affirme en outre que la statue, quoiqu’elle fût en pierre, écarta avec ses mains les vêtements qui couvraient sa poitrine, faisant connaître par ce signe, la douleur qu’elle ressentait de l’outrage fait à son divin fils. Tel est le récit des grands miracles qui fondèrent pour les siècles suivants la grande dévotion des habitants de tout le Bas–Berry pour la statue de Notre–Dame des Miracles de Déols.
L. DAMOURETTE


30/04/2007
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