La poupée d'O-Kiku
Cette poupée se trouve aujourd’hui dans le temple Mannen-ji, dans la ville de Kurisawa, à Hokkaido (l’île la plus au nord du Japon).
En 1919, Eikichi Suzuki (alors âgé de 18 ans) part voir une grande exposition dans la ville de Sapporo. Il y achète une poupée pour sa petite sœur, Kikuko
La petite fille est très heureuse, et joue tous les jours avec sa poupée, dort même avec elle. Malheureusement, elle meurt de la grippe environ 6 mois plus tard, à l’âge de trois ans.
Les parents oublient de placer la poupée tant chérie dans le cercueil de la petite fille. Ils décident donc de la poser en compagnie de l’urne funéraire de Kikuko sur leur butsudan (le petit autel bouddhique dédié aux ancêtres, que tous les Japonais ont à la maison). Son frère prie tous les jours pour elle, soir et matin, la poupée lui rappelant Kikuko de son vivant.
Un jour, il rend compte que les cheveux de la poupée deviennent de plus en plus longs. Les cheveux de la poupée poussent. Au point que les cheveux, qui étaient coupés au bol à l’origine, arrivent aux épaules de la poupée. La famille finit par croire que l’esprit de Kikuko est resté parmi eux dans la poupée.
En 1938, Eikichi doit déménager à Sakhaline. Il décide alors de confier les cendres de sa sœur et la poupée au temple bouddhique de Mannen-ji. Lorsqu’il revient après la guerre et se rend au temple, il découvre que les cheveux ont encore plus poussé.
Depuis, les cheveux continuent de pousser et il arrive qu’on les lui coupe de temps en temps.
On finit par nommer la poupée « O-kiku », en hommage à Kikuko.
D’autres histoires courent sur cette poupée. L’une dit que les cheveux de la poupée seraient en fait des cheveux humains. Une autre dit que même l’expression faciale de la poupée change peu à peu, s’étirant en un sourire.